Habitudes de vie et continence

Les habitudes alimentaires et de consommations quotidiennes de liquide peuvent avoir un effet important sur votre niveau de continence.

D’abord, la consommation quotidienne de liquide recommandée varie entre 6 et 8 verres (1 tasse) ou de 1,5 à 2 litres par jour. Une autre façon pourrait être de calculer 2,5% à 3% de votre poids en kilogramme pour obtenir le nombre de litre de liquide que vous devriez boire par jour. Cette consommation peut varier selon votre condition de santé, la température ou l’exercice. Une consommation suffisante de liquide devrait produire une urine claire, sans odeur et de couleur jaune pâle. L’eau demeure le meilleur liquide pour respecter une consommation liquidienne normale et pour bien s’hydrater.

Une consommation restreinte de liquide pourrait sembler invitante afin de réduire votre fréquence de visites aux toilettes. Sachez toutefois qu’en se restreignant de façon importante, votre organisme doit pallier au manque de liquide. Il y aura une augmentation de la concentration de l’urine et son odeur sera plus forte. De plus, une urine plus concentrée est irritante pour les parois de la vessie et l’urètre. Certains récepteurs sont plus facilement excitables et peuvent provoquer encore plus d’urgence en venant contracter la vessie. Également, vous vous exposez davantage à la constipation, aux infections urinaires et à un risque de déshydratation. Il n’y a donc pas d’avantages à réduire sa consommation de liquide dans un but de réduire ses fuites d’urine ou ses sensations d’urgence.

Il faut alors s’assurer de boire suffisamment de liquide. En contrepartie, il faut également éviter une consommation excessive (soit plus grande que 2,5 à 3 litres par jour). En effet, dans ce cas, il pourrait être adéquat de réduire sa consommation de liquide afin de réduire ses fuites, sa fréquence de miction et les sensations d’urgence. Il est également suggéré de réduire la consommation de certains breuvages ou de certains aliments pour aider à réduire vos symptômes urinaires puisque ces derniers peuvent irriter la vessie, augmenter sa pression interne et causer des contractions de cette dernière.

Dans ces breuvages, il y a entre autres l’alcool. Bien que jusqu’à présent, il n’y a pas d’association qui a été identifiée entre l’alcool et l’incontinence, il n’en demeure pas moins que l’alcool a un effet diurétique (c’est-à-dire qui augmente la production d’urine) et un effet sédatif.

Ensuite, on retrouve les breuvages qui contiennent de la caféine : principalement le café, le thé, certaines boissons gazeuses et les boissons énergisantes (voir le tableau ci-dessous pour la quantité moyenne de caféine selon certaines boissons et vous donner une idée de votre consommation de caféine). Le chocolat contient également de la caféine (chocolat noir 50 g : 33 mg et chocolat au lait 50 g : 12 mg). La caféine est un stimulant qui se retrouve rapidement de façon maximale dans le sang, soit 30 à 60 minutes après son ingestion. Elle possède également un effet diurétique. Santé Canada suggère qu’un apport modéré en caféine de 400 mg et moins par jour n’entraînerait pas d’effets indésirables sur la santé (300 mg chez la femme enceinte). Cependant, certaines études ont démontré que chez les personnes ayant des problèmes de vessie et d’incontinence, une consommation de 400 mg et plus de caféine par jour aurait un effet excitateur sur la vessie et augmenterait la pression à l’intérieur. Il est donc suggéré de réduire sa consommation de caféine à 100 mg et moins par jour pour réduire la fréquence des mictions et les épisodes d’incontinence urinaire d’urgence.

Bien entendu, si votre consommation de caféine est importante, il est important de diminuer votre quantité graduellement sur une période de 7 à 10 jours (ou plus selon votre niveau de consommation) pour éviter certains symptômes de sevrage.

Si vous tenez au goût du café, pour vous aider, vous pouvez commencer par mélanger votre café régulier avec une moitié de café décaféiné vers un café décaféiné. Vous pouvez aussi opter pour un café au lait, un cappuccino ou un expresso qui contiennent la moitié de caféine plutôt qu’un café régulier. Vous pourriez également essayer le café de céréales. Pour le thé, vous pouvez le laisser infuser moins longtemps, opter pour un thé décaféiné ou une tisane. Certaines boissons gazeuses contiennent également de la caféine qui peut venir s’ajouter à votre consommation quotidienne. Il est donc important d’évaluer ce que vous buvez dans votre journée pour pouvoir déterminer où diminuer la quantité de caféine.

Les boissons gazeuses diètes ne contiennent pas moins de caféine et de plus elles sont en général sucrées avec des édulcorants artificiels. Or, ces édulcorants seraient également irritants pour la vessie. On en retrouve également souvent dans les eaux aromatisées, eaux vitaminées, les produits dits sans calories ou à calories réduites (yogourts, certains desserts, céréales à déjeuner). Il faut donc consulter la liste des ingrédients et ne pas abuser des aliments ou boissons qui contiennent des édulcorants artificiels (pour une liste exhaustive des différents édulcorants artificiels, vous pouvez consulter le site internet de Santé Canada à l’adresse suivante : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/salubrite-aliments/additifs-alimentaires/listes-autorises/9-edulcorants.html).

Pour remplacer les boissons gazeuses ou les eaux aromatisées, vous pouvez opter pour une eau ou une eau pétillante aromatisées et/ou sucrée naturellement (ou bien nature). Vous pouvez aussi les aromatiser vous-même avec des fruits ou herbes comme la menthe ou le basilic. Vous pouvez également remplacer quelques consommations liquidiennes par des jus de fruit à 100% et même les couper avec de l’eau ou de l’eau pétillante si vous désirez.

Certaines études rapportent de façon anecdotique que les produits contenant des agrumes ou des fruits très acides, comme des jus ou les fruits eux-mêmes, provoqueraient des urgences et augmenteraient la fréquence de mictions. Ils seraient donc irritants pour la vessie. Les mécanismes d’action demeurent toutefois inconnus et il n’y a jusqu’à présent pas de preuves scientifiques à cet effet. Il en est de même pour certains aliments qui seraient également irritants pour la vessie. Dans ces aliments, on retrouve les tomates et les mets épicés.

C’est donc à vous d’apprendre à gérer la quantité de liquide que vous buvez, la quantité d’irritants que vous consommez par repas et entre les repas. N’hésitez pas à faire le test pendant 1 à 2 semaines et vérifier si cela influence vos symptômes et de vous ajuster au besoin. Bien entendu, votre physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne demeure présent pour d’autres conseils au besoin.

 

Écrit par: Lysanne Laroche, pht

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