Gestion de son temps en situation de privation occupationnelle

Dans notre jargon d’ergothérapeute, la situation que nous vivons actuellement, soit être en distanciation physique (ou sociale pour certains) en raison du COVID-19, mène à une « privation occupationnelle ». Ce beau terme digne du Scrabble signifie être « le résultat de conditions sociales qui empêchent l’engagement de l’individu dans des occupations gratifiantes (Duncan, 2004) ».

Cette condition mène, bien entendu, à une perte de nos points de repère puisque nos habitudes sont totalement chamboulées. Effectivement, nos habitudes guident notre perception du temps comme des points de repère temporels. Que ce soit nos habitudes matinales pour se préparer à aller travailler et mener les enfants à la garderie ou nos habitudes du soir comme les entraînements physiques et sorties sociales. Le fait d’être dans l’obligation de mettre nos responsabilités et activités signifiantes en suspens crée de l’ennui ainsi que de l’insécurité à divers niveaux.

Dans une optique où je suis sensible à cette insatisfaction quotidienne de ne pouvoir vaquer à nos activités habituelles et socialiser librement en personne, j’ai mis sur papier certaines informations pouvant améliorer la situation (rien n’est parfait en cette période!). L’optique de cette capsule, pour ma part, est d’aider à créer une nouvelle routine, trouver un sens à nos journées, du moins ce qui s’en rapproche le plus!

Ce que l’on doit garder en tête, c’est qu’un sentiment nous indique un besoin à combler. Par exemple, ressentir de l’ennui indique généralement que notre besoin est de réaliser une action afin de se distraire. Un autre exemple pertinent à notre période serait de ressentir de la tristesse, ce qui signale un besoin de se réconforter. Ainsi, il est naturel pour certains de ressentir des émotions moins agréables en cette période. Il est important de les accueillir, de les laisser être et par la suite de combler le besoin sur lequel notre émotion nous guide.

Limiter les informations anxiogènes :
Premièrement, bien que la situation soit stressante à différents degrés selon les gens (en fonction des conséquences à court et long terme du COVID-19), il est primordial de décrocher un peu des médias. Ceci est une situation hors de notre contrôle, ainsi, peu importe le temps que l’on donne à écouter les infos à la télévision, cela ne fera pas changer notre état de confinement ou d’insatisfaction. Je propose donc de limiter le temps à se mettre à jour dans les informations, que ce soit un 10 minutes ou 30 minutes par jours, gros max! Cela permettra du coup de gérer plus efficacement notre stress tout en restant informé que du nécessaire.

Ensuite vient la découverte de diverses activités – et les planifier!

Le principe de se créer un nouvel horaire avec des activités que l’on apprécie ou du moins, que nous devons réaliser (comme le ménage), vient combler une bonne partie de nos journées et mène à un sentiment d’avoir accompli quelque chose. Voici quelques exemples qui pourront vous inspirer :

-La plus commune (que tous ont dû déjà réaliser) : découvrir un bon film ou une série. Que ce soit en famille ou seul, ce moment de détente est un moment que j’apprécie particulièrement en fin de journée. Pour ma part, je dois ici aussi me limiter, afin de ne pas rester 5 h sur le divan!

-Prendre le temps de se réserver un 30 minutes (ou plus!) pour se mettre en forme avec des activités accessibles à tous et surtout, à notre condition de santé. J’ai en exemple la marche, sortir notre vélo, se lancer le frisbee ou la balle, faire un programme d’entraînement (que certains gym partagent en ligne gratuitement via leur page Facebook), essayer le yoga (également des programmes en ligne gratuitement via Facebook) ainsi que de réaliser les exercices des physiothérapeutes ou autres professionnels qualifiés.

Plusieurs de mes collègues ont à s’occuper de la gestion de leurs enfants également. Ainsi il peut être bénéfique d’impliquer les enfants dans le choix de l’activité à réaliser dans la journée afin de passer du temps à l’extérieur. Afin de retomber en enfance nous aussi, pourquoi ne pas jouer à la cachette avec eux!

-Rechercher des recettes inspirantes selon ce qui se trouve dans notre frigo (santé de préférence) ou encore selon la liste d’épicerie qui sera prévue. Personnellement, j’ai profité de la situation afin de me structurer et faire ce fameux horaire des repas de la semaine et diversifier mon menu habituel.

-Cuisiner! Eh bien oui, c’est le bon moment pour développer et améliorer nos habiletés de cuisinier! Pourquoi ne pas le faire avec les enfants encore une fois. Bien entendu, cuisiner pour moi est un plaisir et il n’en est pas du même enthousiasme pour tous. Toutefois, il peut être surprenant de s’apercevoir qu’il n’est pas aussi désagréable qu’on le croirait de cuisiner une recette simple, mais bien exécutée! Je vous encourage à chercher des recettes simples (par exemple le livre de recette et revues 5\15) qui se retrouvent sur Internet également avec peu d’ingrédients, mais qui donnent un résultat savoureux et vous donnera confiance en vos habiletés.

-Redécouvrir nos loisirs autrement ou en essayer de nouveaux : s’accorder un moment pour dessiner (ou dans mon cas gribouiller une image que je trouve jolie trouvée sur Internet), chanter, lire des revues ou un livre, jouer d’un instrument de musique ou encore peinturer, sortir nos casse-tête et jeux de société ainsi que nos broches et crochets à tricoter. Je pense également à la réalisation de mandalas, qui peut être aussi une découverte pour certains. J’apprécie ressortir mes crayons de bois, le tout accompagné de mon café le matin et mettre quelques couleurs dans une image inspirante. Il suffit de prendre le temps de regarder des tutoriels sur Internet (page web ou YouTube) pour apprendre les techniques méconnues et s’y lancer.

-Préparer des projets que l’on remettait à « plus tard » : que ce soit dans le garage, dans la menuiserie, réparer le patio dès que la neige sera fondue ou des projets « pinterest » de décoration, il est grand temps de cesser de procrastiner. Du moins, pour ma part, il me manque du matériel pour avancer certains d’entre eux (je pourrais toutefois faire commander via Internet…à suivre!). Toutefois, je me crée une banque de modèles que je désire réaliser et je crée ma liste afin d’être prête à enfin les faire lorsque j’aurai tout en main.

-Avancer le « grand ménage » du printemps! Pourquoi pas, c’est le printemps après tout! On peut également se débarrasser des biens matériels que nous n’utilisons plus ou conservons « au cas où » (vêtements, meubles, jouets, livres). Donner au suivant peut être une avenue intéressante en ces temps où l’entraide est de mise.

-Débuter le jardinage, c’est la période des semis. Pourquoi ne pas se partir un premier jardin (ayons de l’imagination, même en appartement j’avais quelques légumes!). En effet, pour ceux en appartement ou en espace restreint, des jardins en pots peuvent être intéressants – rechercher sur Internet vous serez surpris (aller visiter le site du jardinier paresseux qui a fait un excellent article en lien avec le confinement)! Des sites en ligne comme Jardin de l’écoumène (entreprise québécoise) permet de magasiner en ligne nos futurs légumes et se faire livrer le tout à domicile.

N’oubliez pas, le but est de combler notre journée d’activités en fonction de nos besoins, sans pression de rendement ou de réussite, mais dans une optique de découverte et d’ouverture.

Au plaisir d’en discuter avec vous tous!

Édith Poirier, ergothérapeute

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