Depuis quelques années, la fréquence à laquelle on entend parler des commotions cérébrales ne cesse d’augmenter. On en connaît de plus en plus sur cette problématique et sa détection et sa gestion deviennent donc plus efficaces. Etre aussi informé sur le sujet peut devenir anxiogène pour certains. Craignant d’en subir une, ils pourraient être tentés de diminuer les activités à risque, ce qui n’est pas une solution favorable. Cette capsule a pour but de comprendre la commotion cérébrale, savoir comment bien la gérer et ainsi, diminuer le stress pouvant être occasionné par celle-ci.
Définition
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une commotion cérébrale ? C’est une lésion cérébrale traumatique causée par un coup direct à la tête, au cou ou au corps occasionnant la transmission d’une force d’impact au cerveau. En d’autres termes, ce ne sont pas que les traumatismes directs à la tête qui peuvent la causer. Par exemple, une chute provoquant un va-et-vient rapide de la tête peut être suffisante pour incommoder le cerveau. Malgré un risque présent, il n’en demeure pas plus justifié de restreindre ses activités, car la commotion cérébrale se traite bien la majorité du temps. Voyons comment !
Détection
Avant d’être en mesure de bien la traiter, il faut savoir comment la détecter. Le processus physiopathologique complexe au niveau du cerveau engendré par la commotion cérébrale provoque une cascade de signes et symptômes possibles. Sachez toutefois que malgré ceci, aucune anomalie n’est visible à l’imagerie médicale. Ces signes et symptômes peuvent être : un mal de tête, une douleur au cou, des étourdissements, des troubles de l’équilibre, des maux de cœur et/ou vomissements, de la fatigue, des difficultés visuelles et de l’hypersensibilité aux bruits ou à la lumière. De plus, la commotion cérébrale peut également provoquer ou non une perte de conscience, des difficultés cognitives (trouble de concentration/attention, trouble de mémoire, confusion, etc.), des difficultés émotionnelles (irritabilité, impatience, anxiété) ainsi que des troubles du sommeil. Cependant, rassurez-vous, ce ne sont pas toutes les commotions cérébrales qui provoquent cette longue liste !
Protocole de traitement
Une fois la commotion cérébrale suspectée ou détectée, que faire ? Avant tout, si vous croyez en avoir subi une, il est important de consulter un professionnel de la santé qualifié pour faire évaluer votre condition. Si les symptômes s’aggravent (détérioration de l’état de conscience, augmentation des maux de tête, vomissements répétés, engourdissements/picotements, etc.), il est important de consulter rapidement un médecin à l’urgence. Si la commotion cérébrale a été subie lors d’une activité sportive, l’athlète doit être retiré immédiatement du jeu. Une fois diagnostiquée, le protocole de traitement d’une commotion cérébrale débute par une courte période de repos (24-48 h). Pendant celle-ci, il est recommandé de poursuivre nos occupations quotidiennes à la maison autant que possible en respectant nos symptômes. Il n’est plus conseillé de dormir dans le noir tout ce temps ! Reposez-vous, certes, mais selon vos besoins, sans exagération. Par la suite, la reprise des activités intellectuelles (école et/ou travail) et sportives peut se faire en parallèle. Il est important de procéder de façon graduelle, toujours en respectant nos symptômes. De façon générale, une augmentation des symptômes légère et brève est tolérée, c’est-à-dire de 2 points sur une échelle de 10 et qui perdure un maximum d’une heure. Lorsque ces derniers critères sont respectés, il est possible de progresser davantage en augmentant, par exemple, la durée ou la difficulté de la tâche en question. Ne faites pas l’erreur de progresser plusieurs fois dans la même journée. Attendez plutôt au lendemain afin de s’assurer que vous ne dépassez pas votre limite. Finalement, le retour aux activités intellectuelles doit être complété avant le retour aux sports sans restriction. Cette dernière étape doit être réalisée lorsque les symptômes sont complètement disparus.
Voici donc les grandes lignes des premières semaines de guérison d’une commotion cérébrale. La majorité des personnes en souffrant se rétablissent environ en 2 à 3 semaines. Il arrive que les symptômes perdurent plus longtemps et c’est à ce moment qu’un suivi multidisciplinaire, c’est-à-dire avec plusieurs professionnels de la santé est nécessaire. Une deuxième capsule sur le sujet sera publiée sous peu. Soyez sans crainte, des solutions existent. Restez à l’affût !
Écrit par Valérie Bureau-Morin, physiothérapeute