Le shockwave, c'est quoi?
Le shockwave est un outil en physiothérapie de plus en plus utilisé pour traiter différents types de lésions musculosquelettiques, tels que la calcification des tissus mous de l’épaule (dépôt calcaire), les tendinopathies, les bursites et les fasciites plantaires. La thérapie par ondes de choc radiales (shockwave) est un traitement conservateur (non chirurgical) où des ondes de choc sont produites et transmises à travers la surface de la peau. Nous utilisons cet appareil depuis 2014 dans nos cliniques. Cette thérapie mécanique est indiquée pour les pathologies de longue date (>6mois), pour lesquelles plusieurs modalités conventionnelles (médication, physiothérapie, infiltrations) n’ont pu rétablir la fonction normale.
Comment ça marche?
Le système utilise un champ magnétique produisant l’énergie nécessaire pour accélérer un projectile localisé dans une pièce à main. Lorsque le projectile frappe l’applicateur, une onde acoustique radiale est créée et propulsée par la sonde à la peau et aux tissus sous-jacents. Ces ondes peuvent pénétrer jusqu’à 3-4cm dans les tissus. Les ondes de chocs produiraient une cavitation (production de bulles gazeuses) dans les liquides interstitiels, produisant des microdommages aux tissus. D’autres microdommages sont directement produits par les effets mécaniques sur les tissus. Le processus inflammatoire résultant relancerait un processus de guérison devenu déficient lors des blessures chroniques.
Quels sont les effets?
Augmentation de la circulation sanguine et création d’une néovascularisation (il se reforme un circuit de petites artères) dans la zone traitée. Bris des dépôts calcaires de façon à promouvoir leur réabsorption. Formation de microcourants essentiels aux processus de guérison. Changement de la perméabilité des membranes cellulaires, par exemple des fibres nerveuses nociceptives, pouvant aller jusqu’à leur bris plus ou moins complet, empêchant ainsi leur dépolarisation. Augmentation du cal osseux. Analgésie par hyperstimulation ressemblant à celle provoquée par certaines applications d’électroanalgésie. Modification de l’environnement chimique cellulaire. Modification de l’arc réflexe du contrôle du tonus musculaire. Accroissement de la diffusion des cytokines à travers les parois vasculaires, ce qui accélérerait la guérison.
Quels sont les indications pour lesquels on utilise le shockwave dans nos cliniques? (Ça traite quoi?)
- Tendinite chronique de la coiffe des rotateurs (douleur chronique à
- l’épaule), qu’elle soit calcifiée ou non.
- Épicondylite au coude.
- Tendinite rotulienne au genou.
- Tendinite du tendon d’Achilles à la cheville.
- Fasciite plantaire au pied.
Comment se déroule les traitements?
- Nécessite 3 à 4 rencontres, chacune espacée d’une dizaine de jours.
- Lors de la première rencontre, nous procédons à une évaluation de la condition et un premier traitement est administré (rencontre d’une durée de 1 h).
- Lors des deux rencontres suivantes (d’une durée de 30 minutes), une réévaluation sommaire a lieu ainsi que le traitement par ondes de choc.
- Un programme d’exercices est enseigné, afin qu’il soit débuté dans les semaines qui suivent le dernier traitement.
Je peux m'attendre à quoi comme résultats?
On assiste généralement à une diminution immédiate de la douleur et à une amélioration de la mobilité de l’articulation touchée ainsi qu’une amélioration de la fonction générale. Les résultats se font de manière progressive sur l’année suivant les traitements. De manière générale, nous pouvons constater une amélioration de près de 40 % de la condition 1 mois après le début des traitements, 60 % 3 mois plus tard et une récupération de près de 80 % de la condition 12 mois plus tard.
Notre étude expérimentale en 2014
Notre clinique reçoit régulièrement des patients atteints de conditions chroniques chez qui les modalités traditionnelles n’ont pas permis d’obtenir des résultats satisfaisants (médication, infiltrations, physiothérapie, etc.). Nous croyons que cette forme de traitement se doit d’être explorée avec ces patients avant toute intervention invasive, telle que la chirurgie orthopédique, surtout qu’elle amène que très peu d’effets indésirables (rougeur et œdème mineurs). Nous avons donc fait une étude expérimentale de type série de cas sur l’efficacité de ces traitements sur différentes conditions musculosquelettiques chroniques à l’épaule.
Population étudiée
34 participants ont participé à notre projet d’étude. Ils présentaient tous une pathologie d’origine musculosquelettique affectant l’épaule; tendinopathies chroniques ou à répétition, tendinites calcifiées, déchirures partielles de la coiffe des rotateurs avec ou sans syndrome d’abuttement, arthrose acromio-claviculaire, etc.
Caractéristiques des participants
Patients présentant une douleur localisée et palpable à l’épaule. Patients présentant une douleur depuis plus de 3 mois. Patients ayant reçu des traitements conservateurs (prise d’AINS, infiltration, traitement de physiothérapie) pour ce motif de consultation.
Variables étudiées
- Intensité de la douleur avec l’EVA (échelle visuelle analogue).
- Amplitude articulaire de l’épaule (flexion, abduction, rotation externe, MDD: adduction/rotation interne).
- Force au niveau de l’épaule (en flexion, abduction et rotation externe) avec dynamomètre.
Résultats obtenus
Les résultats à court et moyen terme sont bons et les résultats à long terme sont excellents! Résultats sur l’intensité de la douleur au repos mesurée sur l’EVA:
Après 3 mois:
- 18 patients sur 34 n’ont plus aucune douleur (53 % ont 100 % de diminution de douleur).
- 4 patients sur 34 ont une diminution de douleur entre 50 et 100 %.
- 3 patients sur 34 ont une diminution de douleur entre 30 et 50 %.
Après 6 mois:
- 22 patients sur 31 n’ont plus aucune douleur (71 % ont 100 % de diminution de
- douleur).
- 2 patients sur 31 ont une diminution de douleur entre 50 et 100 %.
- 2 patients sur 31 ont une diminution de douleur entre 30 et 50 %.
Après 11 mois:
- 21 patients sur 30 n’ont plus aucune douleur (70 % ont 100 % de diminution de douleur).
- 5 patients sur 30 ont une diminution de douleur entre 50 et 100 %.
Résultats concernant l’amélioration globale
- Après 11 mois, 18 patients sur 30 (60 %) rapportent une amélioration globale de plus de 75 % et 23 patients sur 30 (77 %) rapportent une amélioration globale de plus de 50 %. Ce qui est compris dans l’amélioration globale: la diminution de la douleur, de l’irritabilité à l’activité, l’augmentation de force, l’amplitude de mouvement, la qualité du sommeil et l’amélioration de la fonction.
- Après 11 mois, 27 patients sur 29 (93 %) des patients présentent une augmentation de la force de plus de 2 kg d’au moins 2 groupes musculaires sur 3 de l’épaule.
- Amélioration de la fonction chez 28 des 29 patients (97 %). Plusieurs ont recommencé à faire des activités qu’ils avaient laissé tomber.
- Après 11 mois, 28 patients sur 29 (97 %) des patients présentent une augmentation considérable du ROM actif de l’épaule d’au moins 2 des 4 amplitudes de mouvement mesurées.
- Amélioration de la qualité du sommeil: sur les 21 personnes qui étaient réveillées par la douleur la nuit ou ne pouvaient dormir sur l’épaule, seulement 3 d’entre elles sont encore incommodées. Donc, 86 % des patients dorment maintenant sur leur épaule sans être réveillés par la douleur.